Présentation de l’analyse financière du marché boursier 2025
Le marché de l’or a clôturé l’année 2024 avec une perte mensuelle pour la deuxième fois consécutive, malgré une performance positive sur l’année. En effet, le métal précieux affichait un gain de 26% depuis le début de l’année au 19 décembre, dépassant même les principaux indices boursiers comme le DAX (+19% YTD) et se maintenant au niveau du Nasdaq 100 (+26%). Cependant, la hausse extraordinaire du Bitcoin (130%) a volé la vedette. Pour l’année 2025, les perspectives restent modérément positives pour l’or, avec un potentiel de rallye à 3 000 dollars toujours possible. Néanmoins, des vents contraires à court terme pourraient peser sur sa performance dans les premiers mois.
Obstacles potentiels pour l’or : Dollar fort et rendements élevés
L’une des clés de la hausse de l’or en 2024 était la perspective d’assouplissement des politiques monétaires mondiales face au recul des pressions inflationnistes. Malgré des baisses de taux effectives, leur impact sur l’or a été atténué par des préoccupations persistantes en matière d’inflation. En décembre, la Réserve fédérale a mis en œuvre une baisse de taux attendue, mais a induit un certain niveau de volatilité en signalant de la prudence pour l’année à venir en raison des risques d’inflation persistants, alimentés en partie par les changements prévus dans la politique américaine, notamment les réductions d’impôts et les tarifs sous la présidence de Trump. De même, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont adopté une approche prudente, citant une forte croissance des salaires et une inflation persistante. Par conséquent, la politique monétaire devrait rester restrictive au début de 2025, potentiellement soutenant les rendements obligataires et le dollar américain – deux facteurs qui sont souvent défavorables à l’attrait de l’or.
Les rendements obligataires élevés sont particulièrement significatifs car ils augmentent le coût d’opportunité de la détention d’actifs non rémunérateurs comme l’or. Parallèlement, la résilience du dollar américain, renforcée par des politiques de banque centrale plus rigoureuses et des données économiques étonnamment solides, a rendu l’or relativement plus cher pour les acheteurs utilisant des devises plus faibles. Ces dynamiques pourraient limiter le potentiel de hausse de l’or au premier semestre de l’année.
Préoccupations liées à la demande sur les marchés clés : Chine et Inde
Les deux plus grands marchés consommateurs d’or, la Chine et l’Inde, sont confrontés à des défis qui pourraient freiner la demande. En Chine, un yuan en baisse et une reprise post-pandémique morose ont rendu l’or moins abordable. Le récent déclin du yuan à ses niveaux les plus bas depuis la pandémie de COVID-19 a effectivement pesé sur la demande dans une région importante, notamment avant le Festival du Printemps chinois, période traditionnellement associée à des achats d’or robustes. Avec les bijoux représentant 65% de la consommation d’or en Chine, la combinaison d’un pouvoir d’achat des consommateurs plus faible et d’une incertitude économique pourrait limiter la demande au début de 2025.
L’Inde, deuxième plus grand consommateur d’or, connaît des pressions similaires. Une récente dévaluation de la monnaie a érodé leur pouvoir d’achat, rendant l’or libellé en dollars plus cher sur le marché intérieur. Cela est particulièrement préoccupant alors que l’Inde représente plus de 25% de la demande mondiale de bijoux. L’impact de la hausse des prix de l’or devrait se traduire par une réduction des dépenses des consommateurs dans le métal précieux, notamment parmi les ménages à revenu moyen, qui constituent une partie importante du marché.
En plus des défis liés aux devises, les risques géopolitiques pèsent également lourd. Les éventuelles taxes américaines sur les produits chinois pourraient aggraver les pressions économiques, tandis que la demande refuge accrue découlant des incertitudes mondiales ne compenserait que partiellement ces vents contraires.
L’or peut-il se dissocier des actifs à risque ?
Le sentiment des investisseurs en 2024 penchait fortement en faveur des actifs à risque, initialement alimenté par l’espoir de baisses de taux, puis par l’optimisme suivant la réélection de Trump. Le Bitcoin, le XRP et d’autres cryptomonnaies ont connu des hausses fulgurantes, tandis que les indices boursiers comme le S&P 500 et le DAX allemand ont atteint des niveaux record. Ce changement d’appétit pour le risque a réduit l’attrait des actifs refuge comme l’or vers la fin de l’année, qui prospèrent généralement en période d’incertitude économique – bien que ces dernières années, l’or et le S&P 500 aient globalement suivi la même direction. Là réside le problème de l’or : peut-il se dissocier des actifs à risque ?
Indépendamment de la direction du marché boursier, l’attrait à long terme de l’or reste intact. L’inflation continue de roder le pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires, renforçant le statut de l’or en tant que réserve de valeur. De plus, les tensions géopolitiques – du Moyen-Orient aux potentielles guerres commerciales – pourraient raviver la demande refuge, fournissant un contrepoids au sentiment de prise de risque de l’année dernière.
L’or peut-il atteindre les 3 000 dollars en 2025 ?
Malgré les défis à court terme, un objectif de prix de 3 000 dollars pour l’or reste réalisable. Les corrections ou consolidations en début d’année pourraient ouvrir la voie à un nouveau rallye. Grâce à la bonne performance de l’or en 2024, toute baisse de prix significative pourrait attirer des chasseurs de bonnes affaires et des investisseurs à long terme, qui ont soit pris des bénéfices, soit manqué le grand rallye. Ces facteurs devraient contribuer à stabiliser le marché et préparer le terrain pour de futurs gains.
Les risques géopolitiques et les évolutions macroéconomiques devraient jouer un rôle crucial dans la trajectoire de l’or. Par exemple, le dénouement du « Trump trade » – un phénomène caractérisé par un dollar fort et des marchés boursiers robustes – pourrait affaiblir le dollar et renforcer les prix de l’or. De plus, les banques centrales, qui ont ralenti leurs achats d’or lorsque les prix ont atteint des sommets en 2024, pourraient reprendre leurs achats si les prix corrigent sensiblement en 2025.
Source : www.forex.com