Marché de l’emploi aux États-Unis : Ralentissement et Perspectives
Le marché de l’emploi aux États-Unis a considérablement ralenti en juillet, ce qui suscite des attentes selon lesquelles la Réserve fédérale agira de manière plus agressive pour réduire les taux d’intérêt cette année afin de soutenir l’économie, maintenant que les pressions inflationnistes se sont atténuées. Bien que les économistes affirment que le rapport a dressé le portrait le plus clair d’une économie en refroidissement, l’ampleur du ralentissement de la croissance de l’emploi qu’il a montré pourrait avoir été exagérée. « Les marchés réagissent probablement de manière excessive aux données sur l’emploi d’aujourd’hui », déclare Preston Caldwell, économiste en chef des États-Unis chez Morningstar. « Mais ne vous y trompez pas, c’est une mauvaise nouvelle pour l’économie. »
L’économie américaine a ajouté 114 000 emplois en juillet, selon le dernier rapport du Bureau of Labor Statistics. C’était bien en dessous de l’augmentation de 175 000 emplois prévue par les économistes pour le mois. Le rapport a également révisé à la baisse les estimations précédentes de la création nette d’emplois en juin et en mai. En outre, le taux de chômage est passé à 4,3 % contre 4,1 % en juin. Les économistes prévoyaient que le taux resterait stable à 4,1 %. La suite en vidéo :
Statistiques clés du rapport sur l’emploi de juillet
Le total des emplois non agricoles a augmenté de 114 000 par rapport à une révision à la baisse de 179 000 en juin. Le taux de chômage est passé à 4,3 % contre 4,1 % en juin. Les salaires horaires moyens ont augmenté de 0,2 % pour atteindre 35,07 $ après avoir augmenté de 0,3 % en juin.
Le taux de chômage en hausse : Prémices d’une récession ?
L’augmentation du taux de chômage a attiré une attention particulière en sortant d’une fourchette de longue date d’environ 3,7 % à 3,9 %, pour atteindre 4,3 %. Ce phénomène est une alerte pour la « Règle de Sahm », qui observe que l’économie américaine est toujours entrée en récession après que la moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage a augmenté de plus d’un demi-point de pourcentage sur une période de 12 mois. Avec le dernier rapport, le taux de chômage s’établit en moyenne à 4,1 % au cours des trois derniers mois, en hausse de 0,5 point de pourcentage depuis août 2023.
« La Règle de Sahm n’a jamais échoué, mais étant donné la petite taille de l’échantillon des récessions américaines, cela est bien moins impressionnant qu’il n’y paraît », explique Caldwell. « Une fois que le taux de chômage commence à augmenter, il a de fortes chances de continuer à augmenter. Une hausse du chômage fait partie d’un processus vicieux de contraction économique. Des personnes au chômage entraînent moins de dépenses, ce qui amène les entreprises à réduire les effectifs et le chômage à augmenter encore plus. »
En outre, Caldwell apporte certaines nuances à l’image fragile donnée par le rapport sur l’emploi, en particulier la différence continue entre ce que ses deux principales parties décrivent. Le taux de chômage provient d’une enquête auprès des ménages, tandis que les effectifs proviennent d’une enquête auprès des entreprises. « L’enquête auprès des ménages indique une baisse de 0,1 % de l’emploi total sur un an. Cela entre en conflit de manière significative avec l’emploi non agricole des établissements, qui est en augmentation de 1,6 % sur un an », constate-t-il. « L’idée selon laquelle l’emploi n’a pas augmenté au cours de l’année écoulée entre également en conflit avec tous les autres indicateurs économiques que nous avons. Non seulement cela, mais les marchés du travail ralentissent généralement seulement après un ralentissement de l’activité économique, mais la croissance du PIB est restée forte, ce qui ne tient pas non plus la route. Sans compter que les taux de réponse aux enquêtes pour l’enquête auprès des ménages ont diminué ces dernières années. Tout cela suggère que nous devrions prendre la hausse du chômage rapportée très au sérieux, mais ne pas paniquer. »
Source : www.morningstar.com