La coopération énergétique au Moyen-Orient
L’accord du 9 octobre prévoyant de relier l’Irak à l’Autorité d’Interconnexion du Conseil de Coopération du Golfe (GCCIA) marque une avancée majeure vers une plus grande intégration énergétique dans la région. À l’origine créée pour relier les réseaux électriques des six États membres du CCG – Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis – le GCCIA n’a cessé d’étendre sa portée. L’inclusion de l’Irak dans ce réseau régional souligne l’importance croissante de la coopération énergétique transfrontalière pour répondre à la demande croissante en électricité dans le Golfe.
La demande croissante en énergie dans le Golfe
La demande d’énergie dans le Golfe a augmenté au fil des ans, alimentée par une croissance rapide de la population, l’industrialisation et la forte dépendance de la région à des processus très énergivores tels que la désalinisation de l’eau. Entre 2010 et 2023, la population du Golfe est passée de 153 à 194 millions d’habitants, avec des projections indiquant qu’elle pourrait dépasser les 300 millions d’ici 2050. Cette explosion démographique a exercé une pression énorme sur les systèmes de production d’électricité, encore largement dominés par les combustibles fossiles.
L’énergie est également essentielle pour la climatisation des espaces en raison des températures extrêmement élevées de la région. De plus, la rareté de l’eau douce dans la région entraîne une forte dépendance à la désalinisation, une pratique très énergivore. Les gouvernements du Golfe ont historiquement subventionné l’électricité, la rendant relativement bon marché pour les consommateurs, stimulant ainsi des modèles de consommation inefficaces.
Les défis et opportunités de la coopération énergétique régionale
Le commerce d’électricité transfrontalier est devenu un élément clé du paysage énergétique du Golfe pour répondre à la demande croissante. Cependant, des défis importants persistent. L’intégration de l’Iran au sein du GCCIA nécessiterait des investissements importants dans les infrastructures, une modernisation des systèmes de gestion des réseaux et des négociations complexes pour coordonner les marchés et les prix de l’électricité.
Malgré ces défis, la création d’un réseau énergétique du Golfe englobant l’Iran, l’Irak et les six États du CCG présente des opportunités significatives pour renforcer la sécurité énergétique, partager les ressources et équilibrer l’offre et la demande d’électricité dans toute la région. Cette coopération pourrait contribuer à réduire les tensions régionales et favoriser la collaboration sur des questions essentielles telles que la sécurité de l’eau et l’adaptation au changement climatique.
Source : www.bourseandbazaar.com