Élection présidentielle en Iran: enjeux et implications
Le second tour de l’élection présidentielle anticipée en Iran marque un moment critique pour le pays. Le 5 juillet, les électeurs devront choisir entre l’ancien vice-président du Parlement Masoud Pezeshkian et l’ex-négociateur nucléaire Saeed Jalili. Alors que les deux candidats auront du mal à rétablir le pouvoir et le prestige du poste de président, l’issue de l’élection sera très conséquente pour l’Iran, notamment avec la succession du dirigeant suprême Ali Khamenei qui se profile.
Les divisions politiques en Iran
Les divisions politiques en Iran vont au-delà de la rivalité de longue date entre les « Principalistes » et les « Réformistes ». Des clivages existent au sein des groupes progressistes et conservateurs ainsi qu’entre ceux qui croient en la continuation de la République islamique et ceux qui recherchent un changement politique fondamental. Le faible taux de participation au premier tour de l’élection, où seulement 40% des électeurs éligibles ont voté, reflète à quel point une focalisation sur des politiques idéologiques a aliéné l’électorat.
Les enjeux de l’élection
De nombreux Iraniens ont choisi de ne pas voter en raison d’une croyance répandue selon laquelle l’élection est illégitime, en raison d’ingérences et de manipulations des résultats perçues. De nombreuses personnalités politiques influentes ont boycotté les élections anticipées, qualifiant le processus de « cirque électoral ». Cette élection douteuse qui a porté Raisi au pouvoir en 2021 a souligné l’engagement du régime envers son propre dogme, sacrifiant des décennies de légitimité acquise à travers des élections qui n’étaient pas libres, mais compétitives.
Les débats entre Pezeshkian et Jalili ont mis en lumière leurs visions contrastées. Jalili vient d’un prétendu gouvernement de l’ombre. Il a dirigé dans l’ombre pendant onze ans depuis avoir obtenu seulement 4,17 millions de votes lors de l’élection présidentielle de 2013, remportée par Hassan Rouhani. Jalili prône un avenir où l’Iran est détaché de l’influence occidentale. Il s’oppose catégoriquement à tout engagement avec les États-Unis et, dans une moindre mesure, avec les pays européens.
En conclusion, les élections présidentielles en Iran soulèvent de nombreuses interrogations quant à l’avenir du pays et de sa politique intérieure et extérieure. Le choix entre Pezeshkian et Jalili s’avérera déterminant pour les années à venir.
Source : www.bourseandbazaar.com