Abbas Araghchi confirmé en tant que ministre iranien des affaires étrangères
Le 21 août, les législateurs iraniens ont confirmé le diplomate chevronné Abbas Araghchi en tant que nouveau ministre des affaires étrangères du pays. Araghchi a obtenu le soutien de 247 députés sur 288 au Parlement iranien, le Majles. Malgré le vote total, la nomination d’Araghchi a été vivement contestée par les durs du régime. Son audition de confirmation a reflété la lutte en cours entre le pragmatisme et les idéaux révolutionnaires durs qui continuent de façonner la politique étrangère du pays, et a préfiguré de nombreux obstacles auxquels il sera confronté en tant que ministre des affaires étrangères.
Pour assurer sa confirmation, Araghchi, comme tous les candidats au cabinet du président Masoud Pezeshkian, a réaffirmé sa fidélité inébranlable aux idéaux révolutionnaires de la République islamique et aux directives du Guide suprême. Araghchi s’adressait à une législature dominée par les durs du régime. Pendant les élections parlementaires en mars, le Conseil des gardiens, un organe de vérification, avait disqualifié de nombreux candidats modérés. Les électeurs ont réagi en boycottant les élections et les durs du régime ont renforcé leur emprise sur le Parlement. Alors que de nombreux candidats de Pezeshkian ont été confrontés à des résistances, la confirmation d’Araghchi en tant que ministre des affaires étrangères était particulièrement houleuse.
Le rôle clé de la politique étrangère iranienne
En Iran, le Guide suprême, Ali Khamanei, définit le cadre stratégique, les lignes rouges et les priorités en matière de politique étrangère, comme l’a souligné son soutien à l’élection de Masoud Pezeshkian le 28 juillet. Alors que le ministre des affaires étrangères et le président doivent opérer dans ces paramètres, ils disposent tout de même d’une voix au Conseil suprême de la sécurité nationale et peuvent exercer des pressions sur des organismes non élus en Iran à travers des déclarations publiques. Leurs liens personnels avec d’autres figures de la sécurité nationale, comme les hauts dirigeants des Gardiens de la révolution islamique (GRI), peuvent également leur permettre d’influencer la politique.
Cela dit, l’administration sortante n’a pas cherché à façonner activement la politique étrangère de l’Iran. Ni le président Ebrahim Raisi ni le ministre des affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, tous deux décédés dans un accident d’hélicoptère en mai, n’ont cherché à promouvoir une politique étrangère allant à l’encontre des lignes rouges du Guide suprême, de l’influence des GRI ou de la législation du Parlement. Par contraste, l’administration Rouhani, sous laquelle Araghchi était ministre des affaires étrangères adjoint, a publiquement été en désaccord avec d’autres centres de pouvoir. Cette dynamique explique pourquoi Araghchi, comme les autres candidats qui ont servi sous Rouhani, a été vivement critiqué par les durs du régime.
Source : www.bourseandbazaar.com