L’impact des élections sur les marchés boursiers : dépasser les prévisions
La période électorale est souvent chaotique et imprévisible. Cependant, une prévision se vérifie toujours : les commentateurs vantent les prétendus gagnants et perdants en bourse d’un candidat donné. En 2016, c’était le « Trump Trade ». Quatre ans plus tard, c’étaient les actions Biden. Cette fois-ci, nous avons déjà vu beaucoup de spéculations sur le « Trump Trade » et Harris… pas encore d’allitération, mais vous avez compris. Non seulement nous pensons que c’est prématuré, mais l’idée des « Trump Trades », « Biden Stocks » et maintenant les « Harris Hits » ne correspondent pas à la réalité.
Prévision vs réalité
Les élections influencent les marchés, mais il ne s’agit pas seulement d’identifier les secteurs et industries gagnants sous tel ou tel président. En réalité, les prévisions de victoires ou de défaites reposent souvent sur des préjugés et des discours de campagne, qui peuvent différer des politiques réellement mises en œuvre une fois au pouvoir. De plus, les tendances mondiales de l’offre et de la demande ont souvent plus d’impact que les politiques industrielles locales. Enfin, les marchés intègrent ces informations bien avant l’investiture du président élu. Les mouvements les plus significatifs du marché résultent des surprises, pas des supposées actions Trump ou Harris.
Les administrations Trump et Biden sont là pour le prouver. En 2016, l’élection de Trump devait stimuler les actions dans l’énergie et l’industrie en raison de son discours axé sur les combustibles fossiles et les dépenses militaires. Or, l’énergie a été le seul secteur négatif du S&P 500 sous sa présidence, en baisse de -29,5% cumulativement. L’industrie, quant à elle, était positive, en hausse de 49,1%, mais en retard par rapport aux 81,4% du S&P 500.
De même, l’arrivée de Biden à la Maison Blanche devait signifier des jours sombres pour l’énergie, des temps prospères pour l’industrie en raison de ses investissements dans les infrastructures et de belles perspectives pour les énergies vertes. Cependant, dans l’année qui a suivi son investiture, c’est l’énergie qui a mené la danse, en hausse de 56,0%, tandis que l’industrie était en légère baisse par rapport au S&P 500.
Surmonter les idées reçues sur les marchés
Aujourd’hui, alors que l’on spécule sur un second mandat de Trump qui stimulerait l’énergie, les soins de santé et les industries bénéficiant de droits de douane élevés et d’un dollar faible, nous vous conseillons de patienter. Il en va de même pour les discussions sur le potentiel boost de l’énergie par Harris, compte tenu de son soutien récent au fracking, ainsi que pour les perspectives positives des énergies propres et des soins de santé. Ces récits surestiment les sondages et les discours politiques, alors que les marchés intègrent déjà toutes ces spéculations. Les actions bougeront en fonction de l’écart entre les attentes et la réalité, tant au niveau du marché qu’à celui de l’industrie.
Il convient donc de rester attentif à l’impact réel des élections sur les marchés boursiers. En année électorale, les actions ont tendance à délivrer des rendements solides sur la fin de l’année, alors que l’incertitude diminue et que les marchés réagissent simplement à l’élection d’un vainqueur. Les rendements de la première année dépendent notamment de la perception des investisseurs. S’ils craignent une intervention gouvernementale excessive perturbant les droits de propriété, mais que la paralysie du système législatif limite fortement l’adoption de lois, cela tend généralement à être haussier.
Source : www.fisherinvestments.com