Stellantis révise à la baisse ses objectifs financiers pour 2023
Stellantis, le deuxième plus grand constructeur automobile en Europe, a annoncé une révision à la baisse de ses objectifs financiers pour l’année en cours. Au lieu des dix pour cent initialement prévus, la marge bénéficiaire ajustée pour cette année devrait être comprise entre 5,5 et sept pour cent en raison de facteurs exceptionnels. Cette révision représenterait une baisse de moitié par rapport à 2023, lorsque Stellantis affichait une marge de 12,8 pour cent, un niveau généralement réservé aux constructeurs premium tels que Mercedes ou BMW.
En réaction à cette annonce, le cours de l’action Stellantis a chuté de plus de douze pour cent à l’ouverture du marché boursier. Cette baisse s’ajoute à la dépréciation du titre, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis son pic en mars. Avec une capitalisation boursière d’environ 36 milliards d’euros, Stellantis se retrouve en dessous de celle de Volkswagen.
Au premier semestre, la marge de Stellantis est passée à dix pour cent et le bénéfice net a chuté de 48 pour cent par rapport à la même période de l’année précédente, s’élevant à environ 5,6 milliards d’euros. Outre la situation sur le marché européen, le groupe est également confronté à des difficultés en Amérique du Nord, où ses marques américaines telles que Jeep, Chrysler et Dodge ont perdu des parts de marché.
Des problèmes persistants en Amérique du Nord
Selon la direction de l’entreprise, les ajustements d’objectifs sont principalement dus à des mesures correctives mises en place en Amérique du Nord, où Stellantis fait face à des stocks importants. Les livraisons en Amérique du Nord devraient chuter de plus de 200 000 véhicules par rapport à la même période de l’année précédente, soit le double des prévisions initiales.
Face à ces défis, Stellantis prévoit de mettre en œuvre des initiatives visant à accroître la productivité et à ajuster les coûts et les capacités en conséquence. La direction de l’entreprise se montre particulièrement préoccupée par la situation en Amérique du Nord, où des discussions ont été menées à Detroit par le PDG Carlos Tavares, qui a dû écourter ses vacances estivales.
Carlos Tavares, à la tête de Stellantis depuis sa création en 2021, fait aujourd’hui l’objet de spéculations concernant sa succession. Son contrat arrive à terme en 2026, et certaines rumeurs font état d’une insatisfaction du président du conseil d’administration, John Elkann, à l’égard de la gestion de la situation en Amérique du Nord.
Source : www.faz.net