La volatilité des marchés boursiers : entre fantasme et réalité
La normalité n’est pas le fort de la Bourse. En effet, elle est nourrie par la fantaisie et l’exagération, et non par la modération et l’équilibre. Ainsi, lorsque l’on parle de « normalisation » du marché, personne ne sait réellement ce que cela pourrait signifier.
Une chute comme une parenthèse
Il y a quatre semaines, le Dax a connu quelques jours d’exception et une chute jusqu’à près de 17 000 points avant de reprendre le chemin de la normalité. Lorsqu’elle a été potentiellement atteinte selon un sentiment intuitif, il n’a cependant pas marqué de pause, mais a continué à grimper – de manière stoïque, par étapes gérables, mais inexorablement jusqu’à atteindre plusieurs records cette semaine. Le vendredi après-midi, il ne manquait plus grand-chose jusqu’à 19 000 points, soit une progression d’environ 10% par rapport au creux du début du mois d’août.
Quelques explications
Si l’on cherche une explication fondamentale, on peut par exemple la trouver dans l’intervention de Jerome Powell à Jackson Hole, où le président de la Fed a annoncé une douce atterrissage de l’économie américaine : l’inflation disparaît, la croissance est toujours là. En Europe, l’inflation est presque tombée à l’objectif de 2%, mais au prix d’une économie morose. Cela rend la prochaine baisse des taux directeurs par le Conseil des gouverneurs de la BCE dans deux semaines assez probable.
Pour les amateurs de technicité, une partie de la hausse du Dax peut également s’expliquer par l’atteinte de niveaux de support, au-dessus desquels il est en général possible de continuer à monter.
Et, au moins dans les derniers instants, les paris à découvert ratés ont également joué un rôle : ceux qui avaient misé sur la baisse des cours ont dû rapidement se procurer des titres en raison de la progression obstinée.
Comme toujours, tout peut être expliqué, en dernier recours : le marché exagère – d’abord à la baisse, puis à la hausse. C’est tout à fait normal.
Source : www.rnd.de