Nouveau capitalisme et volatilité des marchés boursiers mondiaux
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a récemment proclamé l’avènement d’un « nouveau capitalisme », entraînant une frénésie d’investissements japonais sur les marchés boursiers, faisant ainsi grimper le Nikkei à des sommets historiques avant de connaître un effondrement suivi d’une reprise partielle. Des scénarios similaires se sont dessinés sur d’autres marchés majeurs, bien que dans des proportions moindres.
Ce crash soudain suivi d’une reprise tout aussi rapide à Tokyo témoigne d’une opération de soutien du marché par la Banque du Japon (BOJ), qui détenait déjà quelque 37 billions de yens (253 milliards de dollars américains) d’actions dans des fonds négociés en bourse (ETFs) avant l’effondrement. Il ne s’agit pas pour autant d’une véritable reprise.
Comme l’a souligné le commentaire de Reuters de Jamie McGeever cette semaine, les fluctuations quotidiennes de cette ampleur, basées sur pas ou peu de nouvelles majeures susceptibles de bouleverser les marchés, sont des signaux d’alerte. Ils sont le symptôme de crises plus prolongées et volatiles, incitant de nombreux investisseurs à adopter une attitude prudente.
Impacts des incertitudes mondiales
Ces fluctuations des marchés boursiers mondiaux ne sont pas uniquement attribuables à un effet de mode estival. Elles reflètent une réponse grandissante à une sensation croissante d’incertitude et d’insécurité dans le monde.
Ce sentiment naît non pas des variations des taux d’intérêt ou de l’inflation, malgré l’incapacité de nombreux analystes à voir au-delà de ces aspects. Il découle des risques croissants de récessions économiques, de conflits régionaux ou mondiaux, de changements climatiques, de pandémies et de nombreuses autres menaces.
En fin de compte, cela amène de plus en plus de personnes à remettre en question la gestion de leurs épargnes et investissements, ainsi que la volatilité des marchés financiers et leur tendance récurrente à générer des bulles spéculatives.
Why investors can expect more market volatility after recent global stock sell-off:
Réalignement des marchés et besoins économiques réels
Un des principaux constats est que l’industrie de la gestion de fonds mondiale a lésé les investisseurs en leur vendant un panier limité d’actions surévaluées, alors qu’une grande partie de l’activité économique mondiale reste à être correctement exploitée et offerte aux épargnants.
Les marchés boursiers ne sont plus des alloueurs efficaces de capitaux, avec un écart grandissant entre l’investissement dans les secteurs en vogue tels que l’intelligence artificielle et l’abandon d’autres secteurs cruciaux comme la lutte contre le changement climatique, la préparation aux pandémies futures, les pénuries alimentaires et hydriques, les insuffisances infrastructurelles et la dégradation environnementale.
En résulte une volatilité exacerbée des marchés, où la peur semble l’emporter sur l’avidité face à des secousses brutales, signifiant des changements majeurs dans les flux de capitaux.
Nvidia CEO Jensen Huang, left, laughs after exchanging jackets with Meta founder and CEO Mark Zuckerberg at SIGGRAPH 2024, a conference on computer graphics and interactive techniques, in Denver, Colorado, on July 29. Photo: AP:
Impact sur les marchés de change et d’obligations
Cette évolution des différentiels de taux d’intérêt pourrait être amplifiée par la fin implicite des « carry trades », où les investisseurs utilisent le yen bon marché pour financer l’achat de devises à rendement plus élevé avant de revendre le yen. Les devises fluctueront en fonction des rendements obligataires alors que le Japon tente d’attirer des capitaux de portefeuille en renforçant le yen pour financer une proposition de doublement des dépenses de défense nationale, entre autres.
Ce climat d’incertitudes et de tensions a ramené la volatilité sur les marchés financiers à un niveau plus élevé ces derniers temps, marquant potentiellement un tournant dans les flux de capitaux mondiaux. Les investisseurs se voient désormais confrontés à une période d’instabilité où la peur pourrait bien l’emporter sur la cupidité.
Source : www.scmp.com