Au cœur des réformes économiques engagées par l’Éthiopie se trouve l’adoption d’un régime de taux de change flottant, visant à résoudre les distorsions du marché des devises étrangères. Cependant, des critiques émergent au sein du secteur bancaire, soulignant l’accroissement du risque de change, également connu sous le nom de risque de change.
Risque de change en Éthiopie
Le risque de change découle des fluctuations des taux de change entre deux devises, pouvant entraîner des pertes financières pour les entreprises, les investisseurs ou les particuliers exposés aux transactions en devises étrangères. Auparavant, l’Éthiopie fonctionnait sous un régime de change étranger fixe strictement contrôlé. Bien que ce système ait créé des distorsions significatives sur le marché, il offrait une certaine prévisibilité. Les entreprises étaient souvent confrontées à des pénuries de devises, des retards et des difficultés d’importation de biens.
Impact sur les acteurs économiques
Les banques font valoir que le plafond de crédit de 14 %, qui limite le montant de crédit qu’elles peuvent accorder, aggrave les difficultés de liquidité. Elles affirment que cette limitation les empêche d’accéder à des réserves de liquidités suffisantes pour répondre à la demande croissante de devises étrangères. Les importateurs sont particulièrement vulnérables aux risques de fluctuation des devises en raison des retards pouvant atteindre trois mois dans la réception de leurs allocations en devises étrangères. Pendant ce temps, la valeur de la devise s’apprécie souvent, ce qui accroît les coûts pour les importateurs.
« Nous attendons souvent jusqu’à trois mois pour recevoir nos devises étrangères, avec nos fonds bloqués », a déclaré Mohammed Ababor, un importateur de matériel médical. « Même une petite fluctuation d’un birr nous affecte considérablement car nous importons en grande quantité. Ces retards sont un véritable obstacle. » Il a également suggéré que le processus d’approbation des demandes de devises étrangères, qui prend actuellement jusqu’à 15 jours, soit accéléré pour alléger le fardeau des entreprises.
Alors que l’Éthiopie navigue à travers ces réformes économiques, il est crucial de relever les défis auxquels les entreprises sont confrontées pour minimiser les perturbations et garantir une croissance durable. Résoudre de manière proactive ces problèmes renforcera à la fois le secteur financier et la société dans son ensemble, maximisant les avantages des réformes pour l’ensemble des parties prenantes.
Source : addisinsight.net